Au fond d'une vallée
ensoleillée du Rouergue où coule le Lot*,
niche Bouillac bourg d'environ 450 habitants. Vallée quasi-circulaire
coupée diamétralement par le lot dans le sens est/ouest où
celui-ci à la fin de ses gorges s'élargît, s'adoucit et
à l'étiage se trouve être un guet.
Il semblerait que cette vallée ai eu une occupation humaine très ancienne, due à ses richesses naturelles et minérales des deux cotés des rives du Lot. Dès le néolithique un groupe humain a dut occuper la place profilant de la structure de la vallée ou de nombreux abris naturel existent, exploiter la nature et entre autre les minerais et la rivière le Lot. A la préhistoire, notre région était marécageuse, en plaine et couverte de profondes forêts sur les collines. A l’époque celte, l’influence des peuplades colonisatrices et commerçantes ( phéniciens, grecs…) qui s’aventuraient très haut dans les recoins du pays, apportèrent leurs civilisation. C’est surtout les romains et les gallo-romains qui mirent la région en culture régulière et suivie, développeront les échanges et la navigation sur le Lot. Avant la conquête romaine, le Rouergue (aujourd'hui le département de l'Aveyron) était habité par les Rutheni, ainsi appelés de leur idole Ruth, sorte de Vénus celtique dont le culte subsistait encore au Ve siècle de notre ère. Une bourgade celte occupait la vallée de Bouillac, ses forets, ses berges fertiles, ses mines et le guet, le seul a plus de dix kilomètre en amont et aval. De ce qui semble le plus proche de l'histoire : Bullius général romain dut recevoir (entre autre) les terres de Bouillac à la fin de la bataille d'Uxellodunum en 51 av. JC; dernier combat après Alésia dans "la guerre des Gaules" de Jules César lui même; proche de 12 km maintenant Capdenac-le-haut. Quoi qu'en disent d'autres communes qui pour de piètres raisons pécuniaire se disputent le nom d'Uxellodunum, de nombreux restes d'une bataille, de fortification celte ... ect., qui se visitent, ont été mis à jour à Capdenac-le-haut lors des différentes campagnes de fouilles archéologique, ainsi que la fontaine asséché et la nouvelle fontaine fortifiée dite "de César", joyaux du génie et de l'architecture romaine,caractéristique d'Uxellodunum. Vers 50 / 58 avant JC, la plaine de Bouillac constituait un « fundi », division administrative romaine, site d’exploitation agricole autour duquel la vie sociale et économique se développent. Généralement, pour ces « villae » ou « fundis » on leur donnait le nom du propriétaire, simplement, ou suivi du suffixe « acus ». Il ce fonda donc un domaine dit de Bullius L'assemblage de "Bullius", suivi de acum "lieu de" constituerait l'architecture du nom de Bouillac, ( contrairement à certaines traditions orales qui voudraient voir, là : un lieu de friches, Bouillac vient de Bolhac (1280), l'orthographe évolue en Bouilhac vers 1550, avant de prendre sa forme actuelle vers le XVIIème. ) rive droite qui donnera le village de Bouillac. Domaine qui grâce au Lot et à la richesse de son terroir de ses mines de plomb et d'argent devint une riche et grande maison. Des restes de l'habitat de l'époque gallo-romaine existent encore de nos jours mais se trouvant dans une propriété privée, ils sont encore et toujours inaccessibles. Bullius et ses descendants semblent avoir réussis l'optimisation des richesses de la vallée et leurs intégrations avec la population indigène déjà assez nombreuse; une estimation personnelle à au moins une dizaine de famille ( ou feu à l'époque, un feu = +/- 10 personnes ). C'est ainsi que le port fluvial de Bouillac se développe et asseyait sa position stratégique ou un commerce d'échange prend son essor. Après la chute de l'empire romain, on retrouve des traces de Bouillac au haut-moyen-âge, ou avec son village voisin ( cousin ? ) Laroque-Bouillac ( 4km en amont), en ses temps troubles, se développe le brigandage et la taxation des marchandises circulant dans la vallée et sur le Lot. C’est à cette époque que fût construit le château « Roc de Bouilhac » à Laroque-Bouillac, idéalement situé au bord du Lot et peut après celui de Bouillac. Le site de La Roque Bouillac donna alors l’idée à un seigneur d’arraisonner les bateaux au moyen d’une chaîne tendue en travers de la rivière. Il rançonnait, entre autre les pèlerins qui allaient de Rocamadour à Conques. Époque ou une classe guerrière prospère dans les deux villages et une famille fût anoblie à Bouillac, vassal ( les "comtes de Bouillac"?) d'une célèbre baronnie qui perdurera à Laroque-Bouillac jusqu'à la révolution de 1789. Ils délaisseront dès 1450 le château de Laroque au profit du château de Bouillac, car plus confortable et facile d’accès (Nicolas 1er en 1475 ) et le restaureront et l'agrandiront. Il s’agissait alors d’un repaire, et il ce retrouvera flanqué de tours rondes et d'une tour carrée ornée de mâchicoulis. Ce fût, dit-on, saint Martial qui, le premier, vint prêcher l'Évangile aux Ruthènes, en l'an 250. Au IVe siècle, les chrétiens étaient déjà nombreux dans le Rouergue. Cependant, au Ve siècle, Ruth, la divinité celtique, y était encore adorée. C'est ainsi que vers le X° siècle, qu'une communauté chrétienne s'installe rive gauche où un bourg Saint Martin de Bouillac se développe autour de l'église ( XI°/XII° ) . Église qui pour l'anecdote se trouvera être la seule du village jusqu'à la fin du XVI° et de nombreux habitants vont périr en traversant le guet pour aller à la messe... Pendant les guerres de l'empire, le Rouergue changea souvent de maître : il appartint successivement aux Wisigoths en 472 ; aux Francs en 507 ; encore aux Wisigoths en 512 ; aux rois d'Austrasie en 533 ; en 588 aux ducs d'Aquitaine, qui en furent dépouillés par Pépin le Bref en 768. Charlemagne l'incorpora en 778 au royaume d'Aquitaine et y établit des comtes qui, d'abord viagers, s'érigèrent ; par la suite, en seigneurs héréditaires de leur comté. Vers le milieu du IXe siècle, Charles le Chauve confirma les comtes de Rouergue dans leurs possessions et y ajouta le comté de Toulouse qu'il détacha du duché d'Aquitaine". A peine délivré des invasions, le Rouergue eut à souffrir des guerres féodales, aux guerres féodales succéda la guerre des Anglais en 1163. Plus tard, les Anglais reaparurent dans ce pays et s'y rendirent maîtres du château de Bouillac en 1390. Les habitants se mirent en devoir de résister à l'ennemi. Pendant sept ans, ils subirent le joug anglais ; mais l'amour de l'indépendance respirait encore, le château fut repris. Au Moyen-Age donc, la paroisse se trouvait sur la rive gauche et la forteresse sur la rive droite. Bouillac était déjà un port très important sur le Lot. Déjà, à la fin du XIe siècle, plusieurs seigneurs de ce pays avaient aboli** en partie la servitude dans leurs terres. Une classe de charpentier batelier construisirent des bateaux ou gabares : elles ont représenté, pendant longtemps, un gagne-pain non négligeable pour les habitants de Bouillac. En effet, les villageois construisaient des gabares avec le bois de châtaignier, qu’il y avait en abondance dans les collines. Grâce à ces embarcations, ils partaient revendre du vin du bois et des minerais à Figeac, Cahors et parfois même naviguaient jusqu’à Bordeaux. Ils ramenaient des marchandises ou revendaient le bateau sur place. Il se trouvait aussi dans le village des auberges de mariniers, sorte de bouges où l'on s'amusait ferme...Vinrent les guerres religieuses du XVIe siècle. Déjà dans la croisade contre les Albigeois, le Rouergue avait vu la plupart de ses villes, entre autres Millau, Saint-Antonin Mur-de-Barrez, Laguiole et Sévérac, ravagées par Simon de Montfort (1208-1214). Ces mêmes villes furent les premières à se déclarer pour la Réforme dans le Rouergue. Bientôt il y eut des églises réformées à Espalion, à Villefranche, à Saint-Affrique, à Villeneuve, à Peyrusse, à Compeyre, à Saint-Léons, Bouillac ? ( reste dans le cimetière une vielle tombe sans croix, avec 2 mains l'une dans l'autre ) etc. Puis, la persécution s'en mêlant, les protestants prirent les armes. De là une longue et sanglante guerre, que les fureurs de la Ligue menaçaient de perpétuer dans ce pays, s'installa. Pendans laquelle périrent protestants ou catholiques, sans compter, les églises furent pillées et dévastées, les villes et les villages saccagés ou détruits. A l'avènement de Henri IV, ce pays retrouva enfin la tranquillité. Cest à Asprière que se trouvera un sénéchal, un juge, rendant la justice en son nom. Rudes dans le nord du Rouergue, les moeurs des habitants sont encore assez rustre et violent. Dépendant du canton d'Asprières jusqu'en 1801, Bouillac absorbe en 1834, Saint-Martin-de-Bouillac, et passe au canton de Capdenac-Gare, toujours dans l'arrondissement de Villefranche-de-Rouergue. Lorsque le dernier survivant (Gilles de La Roque Bouillac) de la branche aînée des "La Roque Bouillac" décéda, ne laissant aucun héritier et aucune fortune (XVIIIè siècle), le château fut vendu. |
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Au fin fond de la France un petit village héroïque résiste et résistera t-il encore et toujours, dans sa petite vallée, à l'envahisseur ? Bouillac, petit village de l'aveyron ( d'une superficie de 820 ha) , ou la civilisation ne fait que passer sur la belle saignée d'asphalte, à des vitesses de plus en plus folle, dans une furie sonore et mécanique, tente de soigner sa plaie. Car dans les années 1971/72 la belle route nationale le coupe perpendiculairement rasant définitivement sans discernement monuments, habitations, familles.......... Je vous propose donc :
Je vous demanderai néanmoins votre indulgence, ce site est en début de construction, vu la quantité d'archives que je me propose d'offrir sur Bouillac et son histoire. J'espère néanmoins vous les proposer de la façon la plus objective et rigoureuse possible en vous invitant donc à me contacter pour corriger ou compléter celui-ci en écrivant àMythomax qui ce feras un devoir de lire toutes vos missives.
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Voici chronologiquement le nombre d'habitants de Bouillac lors des différentes époques et recensements de l'état ( source archive Nationale ). | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Altitudes moyenne : 188 m minimale : 161 m maximale : 538 m Superficie 820 ha = 8,2km² Densité 51 hab./km² | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
* Le Lot Ou plutôt : l'Olt, est l'antique Oltis qui prend sa source au pays des Gabales : le Gévaudan, dans le massif du Goulet qui culmine à 1497 mètres. Sa source se situe à 1382 m d'altitude non loin du village d'Alpiers ( Lozère ). Rivières impétueuse qui se jette dans la Garonne dans le département du Lot-et-Garonne (47) à Aiguillon. Cours : 481 km de long pour 200 km à vol d’oiseau de sa source à son confluent. Qui au niveau de Bouillac fait environ 100m de large. Il n'était navigable qu'en période de grandes eaux jusqu'à son aménagement XIX°, et qui a des crues annuelle violentes de plusieurs mètres au dessus de son niveau moyen. Le Ministère des travaux publics, créé en 1831, proposera l'aménagement complet de la rivière. Une commission préfectorale, réunissant les préfets du Lot, de l'Aveyron et du Cantal se rendit à Aurillac le 18 décembre 1833 pour décider de la partie supérieure. 74 ouvrages furent entrepris et réalisés ( 45 barrages écluses, 29 dérivations et écluses à construire en remplacement des pertuis de chaussées et des écluses primitives. Les travaux durèrent, non sans difficultés (protestations des riverains .... )de 1835 à 1853 . La partie du Lot rendue ainsi plus navigable sera dénommée La Ligne. Elle comportait 256 km de rivière aménagée, le km 0 étant Bouquiès. Seule voie vers l'Aquitaine ( Quercy, Agenais, Bordelais ) le Lot ou l'Olt, à partir du confluent de la Truyère, fut le grand chemin fluvial dés l'antiquité. Le Lot, depuis Entraygues, n'était navigable , au maximum, que de quatre à cinq mois par an. Du X au XVII siècle la période navigable commençait fin septembre et s'interrompait vers la fin juin. Seulement lorsque l'eau était : aiga merchanda, mais aussi lors des crues : aiga volante, les gabares prenaient le départ avec tous les risques d'une navigation hasardeuse. Le rythme et la violence des crues brutales d'automne ou de printemps qui peuvent prendre, parfois, un caractère catastrophique, du Lot, ont profondément marquées la population de Bouillac de tous temps. Cela ce voit encore de nos jours dans l'architecture des vielles maisons du villages où les plus prés du lot sont sur pilotis et où tous les rez de chaussés sont, dans presque tout le village, considérés comme des caves. Et par un ancien arrêté municipal : interdisant de bloquer ou boucher les portes de communications dans les greniers de toutes les maison mitoyennes de Bouillac, ce qui permettait de circuler à sec en temps de crue dans l'ensemble du village. |
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Capdenac-le-haut : Uxellodunum | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
**Au Moyen-Age | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Dès les XIIe et XIIIe
siècles les grands principes sur lesquels reposent les droits des citoyens
n'étaient alors ni inconnus ni méprisés dans le Rouergue. Ce n'est pas, il
est vrai, un système complet de législation, mais on trouve la faculté de
changer à son gré de domicile, reconnue ; l'égalité des hommes devant la loi,
proclamée ; la liberté individuelle, garantie, à moins d'un délit emportant
punition corporelle ; l'abolition des impôts arbitraires ; la fixation des
contributions légitimes et l'impossibilité, du moins pour le comte de Rodez,
de lés augmenter en les déguisant sous le nom d'emprunts ; l'engagement
contracté, même par ce seigneur, de réparer les violences commises, ou par
lui-même ou en son nom ; le pouvoir de disposer des biens meubles ou immeubles,
assuré ; des peines rigoureuses prononcées contre le vol, les injures, l'homicide,
l'incendie, etc. ; le droit d'élire les officiers municipaux, attribué à ceux
qui venaient d'en remplir les fonctions ou aux communes elles-mêmes ; d'utiles
règlements relatifs à la police urbaine et rurale ; l'inspection régulière
des marchés, des boucheries, etc., ordonnée ; l'établissement des gardes champêtres,
sous le nom de banniers ; la surveillance de la fabrication des produits
industriels, prescrite ; enfin une protection spéciale accordée aux étrangers
venant habiter leurs villes ou se rendant aux foires et aux marchés, etc.
( D'après les chartes ou coutumes et privilèges octroyés par les comtes de
Rouergue et de Rodez ou par d'autres seigneurs. Archive départementale
de Rodez ).
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L'église de
Saint-martin de Bouillac : plusieurs foies remaniée dans le temps
avec un superbe retable en bois sculpté et une charpente en coque de
bateau retourné trace des charpentiers bateliers du village ) et une
cloche en bronze de 1650 ( avec comme inscription : IHS MARIA SANCTE MARTINE
ORA PRO NOBIS BENITE PAR VENERABLE PERSONNE MESSIRE JEAN MALBERT PRETRE et
RECTEUR de BOUILLAC 1650)
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Prochainement dans notre feuilleton et "le petit bouillacois illustré" : La série : "1 jambon = 2 procurations..!" |
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